Mon avis sur Demolition : 18/20
10/8/2016
Banquier d'affaires ayant brillamment réussi, Davis a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d'autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu'au moment où sa correspondance attire l'attention de Karen, la responsable du service clients. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans, Davis se reconstruit, commençant d'abord par faire table rase de sa vie passée … Demolition a été pour moi une très bonne surprise. Ayant aimé Dallas Buyers Club dans son histoire et sa bonne mise en scène, Jean Marc Vallée reviens avec un film meilleur et plus aboutie dans son rythme et sa conclusion. Une mise en scène attractive et efficace La mise en scène du film est très intéressante, elle peut à la fois être le point de vu pessimiste et optimiste du personnage. Une réplique va même en ce sens : je suis l’arbre déraciné, non je suis la tempête qui a déraciné l’arbre. Les images nous montre un personnage pas attentif et nous emmène parfois dans ses pensées aussi dingues et réalistes soient elles. Sa femme apparaît régulièrement ce qui nous montre un homme toujours hanté par elle. La mise en scène nous montre aussi qu’il intériorise plus qu’il n’exprime ses sentiments. Un scénario bien écrit et intriguant Si l’histoire semble classique, elle n’en ai pas moins géniale. Le fait qu’il ne soit pas attentif semble être au cœur de son mal être. Tout démonter pour savoir comment les choses fonctionnent puis savoir par la suite comment réparer ce qui était cassé. Voilà tout l’enjeu de cette histoire. On peut le prendre comme une métaphore mais c’est exactement le reflet de son mariage. Notre personnage commence avec une présentation rapide de son couple avec une scène explicite où il écoute à peine sa femme en voiture. La scène se termine en accident et sa femme meurt. L’enterrement est très vite balayé du film ce qui nous montre que le personnage n’a pas réellement le temps de faire son deuil. Il fait une réclamation suite à un incident fâcheux avec un distributeur et s’égare rapidement sur sa vie après la mort de sa femme. Ces écrits seront pour lui une forme de thérapie, le personnage à même conscient qu’il ne sera probablement pas lu mais cela permet de vider son sac. On remarque plusieurs apparition fantomatique de sa femme mais uniquement dans leur maison, cet endroit est clairement hanté ce qui le poussera à tout démonter avec Chris, un autre personnage lui aussi en quête d’identité. Ce qui a d’intéressant c’est aussi la maison en elle-même qui reste très froide dans l’ensemble, bordé de blanc avec une total absence de couleur, l’endroit est aseptisé comme le reflet de leur mariage. Davis Mitchell, notre personnage, semble tout d’un coup prendre conscience de ce qui ne marchait pas chez lui ou dans son couple : l’attention. Davis commence a regarder autour de lui et deviens de plus en plus attentif. Toute sa vie, son histoire était réglé comme une horloge et la mise en scène nous montre quelqu’un qui était dans une routine, telle une fourmi dans une fourmilière. Il prend contact avec Karen Moreno, une femme qui a lu avec attention ses lettres et semble être touché par les pensées de notre héro. Davis se confie et se livre pour la première fois, impossible le faire avec sa famille ou sa belle famille. Il prend de plus en plus de gout à essayer de comprendre et de démolir certains objet à commencer par la cuisine là où son frigo fuyait, une des dernière conversation qu’il est eu avec sa femme. Le long métrage nous montre un homme qui est en absence d’émotion, mais c’est tout le contraire puisque des flashs sont montrés tout au long pour appuyer le fait qu’il ne fait que de penser à elle. Il essaye de comprendre ce qu’il ne marchait pas, avant de pouvoir être en deuil et enfin la pleurer. Lorsqu’il démoli sa maison, il dit clairement qu’il démoli son mariage mais n’y voyer pas quelque chose de négatif, il démoli pour pouvoir recoller et comprendre. Lors de ce défouloir, il trouve une photo d’un fœtus que Julia, sa femme défunte, avait caché. Par ailleurs il apprendra que ce bébé n’était pas le sien, qu’elle s’est fait avorter et que les parents de Julia étaient au courant. Il n’était pas assez attentif lors de son mariage alors Julia a eu une aventure, Davis comprend de plus en plus conscience des éléments. La relation amicale qu’il entreprend avec Karen et Chris montre aussi un certain idéal de famille qu’il aurait aimé avoir. Il agit comme un père avec Chris et c’est pas non plus anodin. Malgré cela, les flash nous montre tout de même l’amour que Davis et Julia entreprenait était bien réel, ce qui pousse Davis à ne pas avoir de rancœur car il sait que le problème venait de lui. Il rendra hommage à Julia en restaurant un carrousel destiné aux enfants. Un rythme maitrisé La mise en scène et l’histoire du film dynamise le long métrage. De plus le film dure environ 1h40 ce qui reste assez court où tout est explicite. Rien est de trop et tout est à sa place dans le long métrage. Rien est laissé au hasard et tout à un sens. Là aussi on joue sur l’attention du spectateur, la première fois vous serez surement comme notre héro et son couple pas trop attentif mais la deuxième fois vous verrez ce que vous ne voyez pas la première fois. C’est réellement un coup de maître. En résumer Demolition est pertinent et réaliste. C’est un film sur le deuil, le mariage, la vie et nous pousse à profiter et à réfléchir sur nous même. Est ton réellement attentif à ceux qui nous entoure ? Avons-nous montré à quel point nous aimons nos proches ? Est-ce que nous nous intéressons à réparer quelque chose de cassé ? le film évoque tout ces points avec une mise en scène brillante et maitrisée. Article : Gautier
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