Mon avis sur Rock’N Roll : 5/20
19/2/2017
Guillaume Canet, 43 ans, est épanoui dans sa vie, il a tout pour être heureux.. Sur un tournage, une jolie comédienne de 20 ans va le stopper net dans son élan, en lui apprenant qu’il n’est pas très « Rock », qu’il ne l’a d’ailleurs jamais vraiment été, et pour l’achever, qu’il a beaucoup chuté dans la «liste» des acteurs qu’on aimerait bien se taper… Sa vie de famille avec Marion, son fils, sa maison de campagne, ses chevaux, lui donnent une image ringarde et plus vraiment sexy… Guillaume a compris qu’il y a urgence à tout changer. Et il va aller loin, très loin, sous le regard médusé et impuissant de son entourage. Un film de Guillaume Canet avec Guillaume Canet qui parle de Guillaume Canet voilà un film bien égocentré. En vu de la bande annonce, on pouvait croire à une comédie sympathique sans pour autant être le film de l’année. Force est de constaté que la filmographie de Guillaume Canet est plutôt bien fourni et de bonne qualité. Le duo Canet-Cotillard est fort appréciable à l’écran depuis Jeux d’enfants ou les petits mouchoirs, les revoir réunis dans un film donne forcément envie. Pourtant un mot peut définir le long métrage : Pathétique. Un scénario qui se disperse trop sans finalité La crise de la quarantaine, un sujet assez vague sans être non plus inintéressant, mais pour une finalité aussi pitoyable il fallait oser. Beaucoup trouveront l’effet rechercher réussit, mais ça ne fonctionne pas sur tout le monde. La finalité c’est que notre cher Guillaume finit botoxé et bodybuilder aux Etats Unis en jouant dans une série parodiant Crocodile Dundee intitulée Crocodile Ranger. Ce qui est gênant, outre le fait qu’il ressemble à un des frères Bogdanoff, c’est que cette crise de la quarantaine ne finit en aucun cas. Pas de solution finalement à cette péripétie qui enchainent les sketchs sans vraiment avoir un but. Si on regarde l’affaire des testicules de Guillaume, là aussi cela frôle le ridicule et on y passe en martelant comme on peut sur le sujet. Cette crise de la quarantaine part d’une interview, autrement dit elle ne part presque de rien, et Guillaume semble pour autant être obsédé à ce sujet tout au long du film, c’est assez maigre comme déclencheur. De plus, on essaye de faire du tire larme (ou pour explorer la palette de l’actrice)quand Marion Cotillard rejoint Guillaume aux Etats Unis où elle chante la larme à l’œil, mais là non plus ça marche pas. Une réalisation assez banale Pour le coup, Guillaume Canet nous a habitué à mieux, là nous sommes dans le cadre d’une comédie mais on sent que depuis Blood Ties, Guillaume baisse les bras en offrant une banalité pour plaire sur sa réalisation. Cependant on ne recherche pas forcément une grande mise en scène sur ce type de projet donc on n’en tiendra pas rigueur de cette singularité. Un film fait pour Guillaume Canet et ses potes L’apparition de plusieurs membres des amis de Guillaume est assez laborieuse, un exemple Kev Adams, dont le personnage apparait une minute à l’écran, ne sert strictement à rien mise à part le fait d’un conflit générationnel. De plus, il joue d’une façon assez inconcevable le fait de demander à Guillaume Canet s’il le reconnait. Si on part du principe que nous sommes dans la vraie vie cela parait logique qu’il connait Kev Adams rien qu’à la télévision. Il vrai qu’on peut se demander si sa présence est uniquement là pour faire venir la jeune génération à aller voir le film. Autre cas, Maxim Nucci du groupe Yodelice qui fait tout de même 9 musiques de la BO, n’est pas là par hasard. Il est là uniquement pour faire cool et de faire valoir pour que Guillaume paraisse plus Rock lors des soirées. Gilles Lelouche, joue l’ami moralisateur mais n’insiste pas trop sur la petite crise de Guillaume et n’est là que pour deux-trois scènes sans but réel. Marion Cotillard, femme de Guillaume, nous parle québécois pendant 1h30 sur 2h00 ce qui parait plutôt bien joué sur une ou deux scènes mais devient vite redondant et insupportable. Johnny Hallyday sonne comme la goutte d’eau de l’esprit bien lourdingue du film. Un sketch d’autant plus improbable qu’ils iront jusqu’à faire une blague sur « allumer le feu » quand il fait froid et les portes du pénitencier nous dévoilant un Johnny derrière les barreaux. Des gags trop lourds Cette critiques en dévoile déjà beaucoup, autre que les testicules de Guillaume, le québécois de Marion, ou Johnny Halliday faisant de l’autodérision sur ses propres chansons, d’autres sketchs sont encore légions et bien lourds. Le fait que l’on fasse une parodie de crocodile Dundee, cela pouvait être subtile et bien trouvé mais la blague est trop poussive dans le film. Même si Marion Cotillard est assez grotesque avec son accent québécois, l’humour de notre ami Guillaume poussera le vice en l’imaginant en Céline Dion ou en essayant de la faire taire avec un talentueux « tu vas te calmer Garou ! » s’il finissait par citer Isabelle Boulay, nous aurions eu presque tout les raccourcis sur les personnalités québécoises . Une promotion assez drôle et parfois limite La promotion était très alléchante et le Rock N Roll challenge plutôt bien trouvé. Cependant on ne peut s’empêcher de penser à une mise en scène pour vendre le film. Un exemple notoire, la photo de guillaume Canet en pyjama avec la bouillote du Rock N Roll Challenge qui est sensé représenté la vie « normal de Guillaume et Marion ». Cette scène se retrouve aussi dans le film. La promotion de celui-ci est centré sur le fait que malgré leurs carrières, ce sont des personnes comme monsieur et madame tout le monde pourtant on ne peut s’empêcher de repérer l’ironie et le décalage de la célébrité. En résumé Le film Rock N Roll est un peu à l’image de l’oncle lourd que l’on peut avoir au bout de la table lors du traditionnel repas de famille. Poussant à l’extrême un humour sur joué et parfois vide de sens, Guillaume Canet et ses amis déçoivent. Ce projet égocentré pouvait fonctionner mais n’arrive pas à prendre et fait tâche dans la filmographie de Guillaume Canet. Article : Maurane
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