Mon avis sur "ça" : 15/20
17/10/2017
À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal à s'intégrer se sont regroupés au sein du "Club des Ratés". Rejetés par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l'école. Ils ont aussi en commun d'avoir éprouvé leur plus grande terreur face à un terrible prédateur métamorphe qu'ils appellent "Ça"… Car depuis toujours, Derry est en proie à une créature qui émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien décidés à rester soudés, les Ratés tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencé un jour de pluie lorsqu'un petit garçon poursuivant son bateau en papier s'est retrouvé face-à-face avec le Clown Grippe-Sou … Bien que le réalisateur Xavier Dolan indiquait il y a peu que "ça" est le film du siècle, on ne peut se résoudre à redescendre sur terre et faire tout de même le point, en toute franchise, sur le film. les comparaisons avec le livre et le téléfilm vont être légions dans cette critique pour accentuer ce qui était plaisant et moins plaisant dans le film de Andy Muschietti. Les premiers retours ont été "le film ne fait absolument pas peur", dit d'une voix prépubert d'un ado qui allait voir le film avec ces amis où le respect d'autrui n'a jamais été conseillé ou appris. Alors oui, "ça" ne fait pas peur mais c'est tout de même le sujet du film. Le téléfilm a traumatisé toute une génération, d'ailleurs pour la plupart nous étions enfants lors du premier visionnage, cependant si vous le voyez avec des yeux d'adultes, la mise en scène reste pauvre, les meurtre sont ellipsés par des travelings, bref il vieillit mal et si on reviens sur la question de la peur, elle s’efface facilement. Cependant le téléfilm reste de très bonne facture surtout sur son montage mais on y reviendra par la suite. La peur de plus reste subjectif, si nous avions 10 ans en regardant cette version 2017 il est évident que nous aurions été traumatisé, les peurs d'enfances ne sont jamais les mêmes étant adultes. Alors que vaut la version de Muschietti? Tout simplement un très bon film mais pas sans défauts. Un scénario se basant sur la peur Même si le film ne fait pas "trop peur", le scénario lui en parle tout du long. c'est d'ailleurs ce qu'on retiens de l'ensemble de l’œuvre de King, car la peur vient d'éléments les plus banals, c'est souvent d'ailleurs ce qui nous entours. Des fortes têtes qui vous humilies, un père abusif, une mère trop protectrice, le racisme, la maladie ou encore la mort. C'est ce que le scénariste Cary Fukunaga avait compris du livre et avec sa culture pour le glauque magnifiquement représenté dans sa série "True Detective" on sent clairement sa patte dans le film, il devait d'ailleurs initialement réaliser le film. Le film ne vous donnera pas toute les clés concernant la peur des enfants, beaucoup de sous entendus mais jamais de clarification sur ce sujet, là où le téléfilm expliquait beaucoup de choses. Cela peut être un défaut mais comme nous sommes sur une première partie de film cela peut être entendable. Les peurs sur ce qui nous entours, voilà les éléments sur lequel la créature de "ça" va jouer. Les personnages et leurs peurs La peur la plus explicite est celle de Bill qui a peur que son frère, Georgie, soit vraiment mort, rien de nouveau finalement pour cette histoire mise à part le fait que ses parents l’occultent totalement et que le corps de Georgie soit totalement introuvable. Rien de pire que l'ignorance pour un frère perdu ou celle de ses parents tout court. La mort de son petit frère qui est beaucoup plus violente et même plus dérangeante que dans le téléfilm. Si on se base sur cette mort, pour beaucoup il s'agit presque d'une erreur scénaristique, pourquoi le clown ne fait pas peur à Georgie et en fait son 4h assez rapidement alors que pendant tout le film il va faire peur aux autres enfants sans jamais les mangers? Il ya bien une explication a cela mais le film, effectivement n'en parle pas. Là aussi, c'est excusable car c'est normalement évoqué dans la partie adulte. La créature de "ça" mange tout les 27 ans, quand Georgie meurt il commence à revenir de son hibernation, il doit manger directement et rapidement, d'où l'importance des dates. Car Georgie meurt en 1988 et le clown va mettre un an pour manger et constituer un garde manger dans les égouts. Au début la créature mange pour manger par la suite les enfants doivent avoir peur pour se perde dans les lueurs mortes et flotter. Donc il est vrai que ce n'est pas simple à comprendre car dans le livre c'est expliqué et aussi dans le téléfilm de façon rapide, le clown en parle à la fin de première parti "ça un gout tellement meilleur les enfants qui ont peur!". Continuons sur les peurs de nos losers. Pour Eddy, qui est hypocondriaque, un lépreux apparait, ce qui fait sens aussi. Pour Beverly Marsh, c'est beaucoup plus profond. En effet dans le téléfilm on aurait pu croire que la jeune fille avait simplement peur du sang, cependant dans le film, le développement est plus fidèle au livre, la jeune fille est abusé par son père et sa peur de devenir une femme est bien expliqué, c'est même symbolisé par son achat d'une boite de Tampons au début du film. Pour Ben cela reste malheureusement pas expliqué pourtant un soldat sans tête apparait mais la séquence, bien mise en scène pourtant, est trop vite expédié. Dans le téléfilm, Ben souffre de l'absence de sont père mort à la guerre. Ritchie à peur des clown, Stanley d'un tableau rappelant "le crie" avec un mixte de la none de Conjuring 2, et pour finir Mike qui a peur de mourir pour des causes de race. Là où cela se rapproche encore plus du livre, ce sont les adultes qui parfois brillent par leurs absences. En effet Stephen King le rappelait, les adultes sont les véritables monstres. Là aussi un défaut scénaristiques pour certains, pourquoi les adultes ne peuvent pas voir le clown? dans le téléfilm, Bill donne une explication plutôt vague mais pas si idiote que cela "Quand on est adulte, on ne croit plus en rien". Dans le livre sur la partie enfant, on croit que les adultes ne le voit pas, par la suite on s'aperçoit qu'il refuse de le voir. Il est évident aussi que c'est dans la deuxième partie que les explications seront mises sur la table dans le sens où nos héros seront adultes. Dès qu'un parent apparait à l'écran, ils ont une domination malsaine sur leurs enfants, ils restent manipulateurs, cruelles, voir même indifférents. C'est une transcription très noir du passage de l'enfance à l'adolescence. Une fin décevante Certes moins ridicule que le livre, on en convient, car dans le livre"It" envois sous sa forme final Bill dans une espèce de trou de ténèbre passant à côté d'une tortue géante faiseuse d'univers se dirigeant vers une lumière spectrale tout en répétant sa phrase mémo-technique pour arrêté de bégayer et arrive a blesser la créature par sa seule foi. Beaucoup n'ont pas compris pourquoi ce n'était pas fidèle au livre, du coup défendons le scénariste du film qui a tout de même offert un final meilleur que celui du livre en étant plus réaliste. Alors pourquoi cette fin est décevante tout de même ? Tout d'abord le combat avec Gripsous par la force du groupe d'enfants comprend qu'il ne peut rien faire mais on sent clairement que le clown n'est presque pas blessé et encore moins mort pour autant, il va seulement dans un trou. La promesse de fin des enfants perd de sa superbe et de sa force car ils sont trop persuadés de l'avoir tué sans trop se poser de questions, mais pour le coup quels preuves ont ils? Dans le téléfilm le clown est vraiment mal en point, il a un trou dans la tête libérant sa lueur morte et s'enfonce dans un petit trou agonisant, d'ailleurs les enfants se posent même la question de savoir si il est mort, il y en a même un qui dit qu'il faut le poursuivre, dans le film personne ne suggère cela. De plus, les enfants flottant dans les airs rappelant un tableau représentant l'enfer dont j'ai oublié le nom, est plutôt bien trouvé mais moins réaliste que les cocons d'araignée du téléfilm. Un immense garde manger pour la créature qui va pouvoir hiberner tranquille, mais si cette scène est très jolie d'un point de vu visuel elle aurait dû renforcé ce côté glauque que nous avons eu tout au long du film, heureusement que le clown est tout de même dans le coin pour nous offrir une danse très dérangeante. Autre éléments, dans le téléfilm, Bill voit encore des enfants disparaitre et les peurs s'accentuent sur le groupe au point d'aller dans les égouts pour affronter "ça", ce qui est plutôt malin et cohérents. Dans le film, le scénario va utiliser le cliché de "il faut sauver la princesse". On vous l'accorde c'est du chipotage, c'est tout de même de l'ordre du cliché. Ambiance Strangers Thing L'histoire se passe dans les années 80 et plus dans les années 50. Là où le téléfilm arrivait à rendre une époque bien représenté, le film lui utilise ces années 80 pour parler au trentenaire d'aujourd'hui. Cependant c'est là aussi loin d'être idiot car des références s'y glisse rappelant presque la présence de la créature. En effet vous aurez des posters du film les Gremlins (créature qu'il ne faut pas nourrir après minuit) ou encore Beetlejuice (une créature qui passe sont temps à vouloir faire peur). De plus d'autres références également dans le cinéma de Derry avec la projection de Batman de Tim Burton dans lequel le héro combat le Joker ou encore Freddy 5, une créature qui tue dans les rêves des adolescents. Vous l'aurez compris les années 80 et ses références ne sont pas là par hasard et modernise le film car le loup garou du campus et la momie apparaissant dans le téléfilm cela restait vraiment vieillot et un poil ridicule de nos jours. Mise en scène recherché Même si Mama avait déjà une bonne mise en scène malgré un scénario plutôt faiblard, "ça" obtiens ses lettres de noblesse. Car dans le téléfilm tout est brouillé, beaucoup diront que c'est la suggestion qui rend le film effrayant et ils auront raisons, mais soyons honnêtes les traveling avant, montrant les dents du clown c'est devenue dépassé. Ne tapons pas sur le téléfilm pour sa mise en scène, car d'une part il y en a un peu, même plus que dans certains téléfilms, et que deuxièmement c'est un téléfilm donc rien de plus normal. Pour le film la mise en scène est vraiment soignée mais aura tendance tout de même avec le montage du film a aller trop vite dans son rythme. Tellement de détails à l'écran il faut avouer, il a fallut deux visionnages pour repérer que même la présence de la tortue était à l'écran sous forme de jouet. Même après deux visionnages, il est évident qu'on ne repère pas tout les éléments. c'est aussi un défaut en soit, le film va trop vite, il est très bien rythmé et personnes ne s'ennuie devant, cependant on enchaine trop les sketchs horrifiques. Les personnages n'ont pas le temps de se poser qu'une autre attaque survient que ce soit par les adultes, les brutes ou encore le clown. Seul moment posé et agréable la scène de la carrière. Le film dure 2h15 mais il manque ou moins 20 minutes pour poser les personnages, installer une ambiance supplémentaire, développer une meilleur fin. Pour le coup le montage du téléfilm n'était pas si idiot non plus, le fait de les voir adultes se rappellent les souvenirs d'enfances personnage par personnage était bien trouvé. Le réalisateur d'ailleurs a souligné qu'il adopterai cela dans la deuxième partie et inclurai de nouvelles scènes du passé, ce qui complétera le premier film. C'est un choix de montage et de mise en scène de proposer cela et marque une véritable rupture avec le téléfilm pour s'approprier une véritable identité. Des sketchs horrifiques bien trouvés mais parfois clichés les sketchs horrifiques sont parfois bien glauque et bien trouvés, en témoigne la scène où Henri Bowers voit le clown qui le salue avec un bras de son pote où encore le lépreux attaquant l'enfant en plein jour. Cependant certaines scènes sont assez clichés comme la fameuse maison glauque. Dans le téléfilm pour le coup c'était assez réaliste car il s'agissait d'un bâtiment pour l'entrée des égouts, cela avait l'apparence d'une maison mais c'était juste un batiment classique. Dans le film nous avons une maison dont l'apparence ressemble à l'attraction du parc Disneyland "la maison de l'horreur". Cela colle parfaitement au livre, certes, mais le design aurait pu être travaillé afin de faire moins maison hanté. De plus certaines scène à l'intérieur reprenne les codes des films d'horreur des années 80-90 à savoir faire des groupes de 1 dans la maison alors qu'il faut rester toujours grouper. Mais chipotage me direz vous, car cela n'empêche pas d'avoir de très bonne scène tout de même. Un casting totalement juste Les Goonies, Stand by me et Strangers Things ont su gérer concernant le casting des enfants, le film "ça" fait de même, le casting est vraiment bon et on s'attache totalement a cette bande de looser, on est même nostalgie de ces été où nous faisions les 400 coups avec nos bandes de potes. les adultes sont tout aussi réussi et glauque à souhait. parlons du coup de Pennywise joué par Bill Skarsgård qui donne au clown un autre aspect que celui de Tim Curry. on salue sa performance où l'acteur semble s’éclater rappelant presque certaine expression du regretté Heath Ledger dans le rôle du Joker. Né en 1990, date à laquelle est sortie le téléfilm, ce jeune acteur de 27 ans va surement recroisé vos chemins dans les salles obscure car cet acteur a du talent. En écrivant cette phrase, je m'aperçois que son âge est précisément le temps que la créature hiberne coïncidence? En résumé le film "ça" est belle et bien une réussite dans son contenue. Très difficile à adapter, le film arrive a obtenir une véritable identité n'oubliant jamais son sujet "la peur". Réussir a vaincre sa peur illustre parfaitement le passage de l'enfance à l'âge adulte, le film nous parle d'éléments bien plus profond qu'un clown qui fait peur. Cependant Le récit va trop vite et enchaine les sketchs horrifiques, certains bien trouvés d'autres trop clichés. C'est aussi un avantage dans le sens où l'on s'ennuie jamais mais les personnages ne se posent jamais alors qu'on a envie d'en découvrir plus sur eux. Même si la fin est trop expéditif et manque de fond le reste du film est très soigné. Le casting est le point fort du film et nous touche de la façon la plus nostalgique possible. Plus proche du livre dans son message et ses sujets, on espère plus de développement dans la deuxième partie pour compléter les éléments manquant de ce premier film. Article : Gautier
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