Mon avis sur la forme de l’eau
18/3/2018
Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres… Je n’ai jamais été fan du réalisateur, seul le labyrinthe de Pan m’avait émerveillé par ses décors et par son histoire. La forme de l’eau, 13 nominations aux oscars, avait de quoi intriguer. 4 oscars gagnés dont les catégories : meilleur réalisateur et le meilleur film. Le film a de quoi être récompensé puisque c’est le type de film qui met en lumière l’amour de l’art en particulier le cinéma. L’Art mis en valeur The Artist, La La Land, sont des exemples de films récents qui rendaient déjà hommage au cinéma et ils gagnaient la statuette du meilleur film. A ce jour, les hommages et la nostalgie sont au cœur de notre cinéma actuel. Le dernier film de Del Toro sera aussi sur cette vague mais apportera tout de même sa personnalité malgré des éléments prévisible. Le film passera son temps à rendre hommage à l’art tout en restant cohérent dans son scénario. Déjà dans son synopsis, puisqu’il s’agit de la suite spirituel d’un chef d’œuvre des années 50 à savoir : « la créature du lac noir ». Plusieurs scènes nous montre le personnage principal Elisa, joué par Sally Hawkins, qui apprend à notre créature la danse, mais aussi à écouter la musique, le cinéma également, la peinture et la poésie avec le voisin Giles joué par Richard Jenkins. Les arts s’entremêlent dans le film et montre notre humanité au sens positive. L’art de la poésie sera traité au début et à la fin du film quand tout le cadre sera remplit d’eau. Un brin nostalgique puisque nous sommes dans les années 50 – 60, les programmes télévisuel sont beaucoup montré, et la société était déjà en train de changer avec des sociétés franchisées qui se multipliait et la désertification des salles de théâtre et du cinéma. Peut-être peut-on y voir une critique direct des franchises au cinéma qui se multiplie au détriment du cinéma d’auteur où le publique est rarement présent, c’est assez habile et subtile. Un film de monstre Les histoires d’amour avec des monstres il y en a plein, ce n’est pas très original soyons claire. Notre Dame de Paris, la mouche, King Kong pour ne citer qu’eux sont des exemples connus du genre. Notre Dame de Paris et King Kong par exemple nous font poser cette question ultime « qui sont réellement les monstres dans cette histoire ? » et c’est là que le sujet est toujours intéressant et reste universel. Dans la mouche malgré la transformation en monstre de Seth Brandle, l’amour est déjà là et installé, ce qui rend l’histoire encore plus tragique. Pour la forme de l’eau on reste plus dans la thématique de Notre Dame de Paris. « Les Hommes détestent ce qu’ils ne comprennent pas » pour citer Batman V Superman de Zach Snyder. La créature peut être n’importe quoi littéralement car elle sort de la « normalité ». De là on peut y voir plusieurs sous texte comme l’homosexualité, la couleur de peau, les appartenances religieuses encore un handicap. Tous sont personnifiés dans le film avec les personnages de Elisa, Giles, Zelda et la créature. Un film donc sur la tolérance et surtout essayer de comprendre ce qu’on ne comprend pas. Ce sujet Guillermo Del Toro le connaît bien puisqu’il travaille dessus depuis le début de sa filmographie. La forme de l’eau est son meilleur, comme si tous les sujets qu’il exprime depuis longtemps dans ses films étaient dévoilés le plus noblement possible. Par la créature on nous dévoile ce qui a de plus beau dans notre humanité par l’intermédiaire de l’art et de l’amour mais aussi un effet miroir sur notre part sombre et notre rejet de ce que notre société juge anormale. Des musiques et des décors somptueux Le réalisateur est un grand fan du monde du jeu vidéo et cela se ressent concernant les décors qui ressemblent beaucoup à Bioshock. Guillermo Del Toro semble tout indiqué si un jour il devait y avoir une adaptation. De même pour la musique en concordance avec l’époque donne un charme fou au long métrage. D’ailleurs le thème principale composé par le « frenchy » Alexandre Desplats ne démérite pas son oscar de la meilleur musique. Le thème reste en tête et nous propose une berceuse magnifique bordée d’un son étrange comme les anciens thèmes utilisés quand des Ovnis envahissaient la terre pour rappeler l’étrangeté de la créature. Prévisible dans son ensemble Laissons de côté l’analyse et les sous textes pour se concentrer sur l’histoire et force est de constater que c’est assez simpliste dans l’ensemble. Si on regarde les grandes lignes c’est un monstre capturé par les humains qui sera enfermé dans une base secrète. La femme de ménage va tomber amoureux de celui-ci et l’aidera à s’échapper pendant que le méchant fera tout pour récupérer la créature. Bref ce scénario est tellement connu qu’il en devient trop prévisible sur beaucoup de points. Par chance il ne s’agit que d’une trame, un fil rouge comme on dit, qui ne dénature pas la personnalité donnée par Del Toro au film. Une mise en scène très habile et poétique Toujours plus poétique en utilisant l’élément centrale au film : l’eau. Tout tournera autour même pour expliquer une tension sexuelle (l’eau bouillonnante par exemple), ou quand le personnage principal se fait tirer dessus elle suffoque comme un poisson hors de l’eau c’est assez bien trouvé. La mise en scène est recherchée de façon à ce que les deux personnages amoureux se ressemblent de plus en plus au cours de l’histoire. Le but étant que le spectateur ne fasse plus attention à ce que ce soit une créature mais une identification. Et ça fonctionne totalement, l’histoire d’amour fonctionne aussi et que c’est beau, vraiment très beau. En résumé La forme de l’eau est le meilleur de Guillermo Del Toro, il réussit à nous faire part au plus grand nombre sa poésie cinématographique. Sa trame scénaristique principale reste le défaut du film mais est vite enjolivée par ses sous textes intelligent, sa musique, ses décors immersif, sa mise en scène inventive et sa critique de la société. Loin d’être pessimiste malgré sa noirceur évidente la forme de l’eau est un hommage à l’art tout en parlant d’amours. Article : Gautier
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